R c Young, 2016 MBPC

Young a été reconnu coupable de trois crimes distincts : frapper un individu avec un chat, entraînant la mort de l’animal; lancer un berger allemand sur la chaussée; et frapper une infirmière qui prenait soin de lui dans un établissement psychiatrique.

Young a plaidé coupable à toutes les accusations. La défense proposait qu’on lui impose une peine de deux ans de probation en mettant l’accent sur la réhabilitation plutôt que sur l’emprisonnement. La Couronne proposait une peine d’emprisonnement de six mois. Selon la défense, les déficiences cognitives (syndrome d’alcoolisation fœtale et schizophrénie probable) de M. Young constituaient des circonstances atténuantes. La défense a aussi souligné que M. Young vit dans une société où il n’est pas acceptable de tuer des animaux de compagnie, alors qu’il est acceptable de tuer des animaux pour l’alimentation. De plus, les héros de la culture autochtone tuent souvent des animaux. La défense soutenait que ces distinctions morales sont compliquées pour une personne souffrant de déficiences comme celles de M. Young.

Dans l’élaboration de la sentence, la cour a reconnu que M. Young souffrait de difficultés cognitives et qu’il a été élevé dans la pauvreté. Toutefois, le juge n’a pas accepté l’argument selon lequel la distinction que fait la société entre les animaux de compagnie et les animaux destinés à l’alimentation constitue une circonstance atténuante, précisant que cette situation ne mène généralement pas à un comportement criminel.

Le juge a souligné qu’une propension à blesser des animaux est trop souvent « la pointe d’un iceberg psychotique » et que dans ce cas-ci, « il y a des raisons de croire que M. Young constitue un danger pour les gens de même que pour les animaux ». La détention a été jugée nécessaire pour stabiliser l’accusé.