R c Mader, 2016 MBPC

En mai, Mme Mader a appelé la Ville pour demander qu’un employé de la fourrière passe à sa propriété pour euthanasier son chien. L’employé a déclaré que l’état du chien à son arrivée était pire que tout ce qu’il avait vu au cours de ses 20 ans de carrière. Il a amené le chien dans un dépotoir et l’a euthanasié sommairement en lui tirant une balle dans la tête. Il a ensuite appelé la GRC qui est venue ramasser le corps afin qu’on pratique une autopsie pour déterminer l’ampleur des blessures.

La GRC a enregistré les déclarations de Mme Mader et de quelques voisins. Dans la sienne, Mme Mader explique qu’elle possède le chien depuis qu’il est tout petit, qu’elle est la propriétaire des lieux, et qu’elle laissait le chien enchaîné dans la cour arrière. Elle a également indiqué que même si elle était en plein contrôle de son animal, elle n’a jamais posé aucun geste pour en prendre soin. Elle a admis qu’elle ne le nourrissait jamais et qu’elle se fiait plutôt à l’aide occasionnelle de passants, et plus spécifiquement d’un « ami » appelé Carlo.

Pour sa part, Carlo a déclaré qu’il apportait occasionnellement des restes au chien parce qu’il l’aimait bien, mais qu’il n’y a jamais eu d’entente formelle entre lui et la défenderesse. De plus, Carlo a indiqué qu’il s’absentait souvent pendant plusieurs semaines d’affilée, ce qui laisse croire que le chien pouvait être laissé sans nourriture lors de ces occasions.

Plusieurs chefs d’accusation ont été portés contre Mme Mader, mais la transcription fournie concerne seulement un chef puisqu’il y a eu transaction pénale entre la Couronne et la défense. La Couronne a abandonné les autres chefs d’accusation et procédé en fonction d’un seul chef, visé par l’article 446(1)(a) du Code criminel.

Mme Mader n’avait pas de dossier criminel, elle était âgée de 55 ans en 2015 (née en 1960), et il y a des circonstances atténuantes Gladue à prendre en considération pour la détermination de la peine, notamment : elle est membre de la nation crie de Bunibonibee, elle a été exposée à la négligence dans son enfance, son enfance a été directement affectée par l’abus d’alcool, et elle a été placée en famille d’accueil en très jeune âge.